Noémie Vanden Haezevelde

Jan/Fév/Mars 2019

BIO XPRESS

Après ses deux Masters en Communication et en Arts du Spectacle, Noémie Vanden Haezevelde s’est immédiatement plongée dans la dynamique du secteur culturel bruxellois. Depuis peu, elle est la nouvelle coordinatrice du Réseau des Arts à Bruxelles (RAB). En binôme avec son pendant néerlandophone (le BKO), ce Réseau propose une plateforme de concertation aux différents acteurs de la culture dans la capitale. Même si elle veille dans son travail à ne pas privilégier une discipline artistique, Noémie garde un puissant attachement au cirque depuis ses dix années passées à voltiger au bout d’un trapèze.

 

« Le cirque a toujours été lié à ma famille. C’est ma mère qui m’a initiée aux spectacles de cirque contemporain. Il y a chez nous une fascination pour le Cirque Plume que j’ai vu, jeune enfant, et dont je garde des flashes très vagues et émerveillés. J’étais une gamine assez active et j’ai voulu faire du trapèze volant parce qu’on habitait tout près de l’Atelier du Trapèze de Fill De Block et Nanou Peeters, à Schaerbeek.

La première fois que je suis montée au trapèze, je devais avoir 8 ans. J’ai très vite accroché, emballée par ce mélange d’activité sportive physique et de prouesse technique, avec aussi la grâce du balancement et du vol. J’en ai fait pendant près de 10 ans, passant du petit volant au grand volant, quelques années plus tard. J’ai arrêté quand je suis entrée à l’université. Le trapèze m’a ouvert à une autre relation à mon corps et au plaisir de la prouesse technique qui est différente de celle des autres activités que j’ai pu pratiquer. C’est aussi une activité très conviviale parce qu’on est à la fois seul(e) et tous ensemble, avec beaucoup de place pour l’entraide et la discussion.

À l’Université, j’ai fait des études en Arts du Spectacle. J’y ai beaucoup étudié le théâtre, un peu la danse et assez peu le cirque mais je le redécouvre en continuant à aller voir des spectacles avec ma mère. J’ai récemment été voir le spectacle Mad in Finland, aux Halles. En regardant la trapéziste, je retrouvais dans mon corps toutes les sensations liées aux figures. Et je me rends compte aujourd’hui que le cirque est une des disciplines artistiques avec laquelle j’ai la relation la plus viscérale.

Le plaisir quand on va au cirque, c’est d’accepter de ne pas comprendre comment les choses se font. Ce qui est aussi très gai, c’est la diversité du public dans les salles. On y trouve des enfants, des adultes et des personnes âgées. L’émerveillement a quelque chose de fédérateur. La plupart des spectacles que j’ai vus ces dernières années m’ont éblouie mais je me rends compte que je suis devenue plus sensible aux formes longues qui installent un univers plus personnel. Le cirque est présent dans mon travail quotidien, mais sans doute pas autant que je le souhaiterais. Il n’est pas énormément représenté dans le réseau. On a quelques opérateurs comme l’Espace Catastrophe ou les Halles, ainsi que des salles qui accueillent des représentations, surtout du côté francophone. On a déjà discuté avec nos collègues néerlandophones du BKO de la différence de vision et de volonté politique pour la mise en valeur du cirque des deux côtés linguistiques. L’enjeu principal pour son développement à Bruxelles, c’est d’être reconnu par un large public et par les pouvoirs publics concernés comme une discipline à part entière et pas seulement comme un événement. »

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L'auteur.e de l'article

Gilles Bechet

Giles Bechet est journaliste freelance. Curieux de tout, il aime se perdre dans la culture, celle qui pousse en salle, sous chapiteau et dans les terrains en friche. Pour y rencontrer toutes sortes de gens, des gens qui voient, qui ont vu et qui font voir. Ou qui ne font rien du tout et le font bien.