Un Prix Maeterlinck pour La vrille du chat

Oct/Nov/Déc 2019

Belle reconnaissance pour le cirque contemporain. Pour la quatrième année consécutive, les Prix de la Critique – qui portent désormais le nom de « Prix Maeterlinck » – ont associé les arts de la piste à leurs récompenses, aux côtés du théâtre et de la danse. Trois spectacles étaient candidats au titre de « Meilleur spectacle de cirque » pour la saison 2018-2019 : One Shot, par la compagnie du même nom, La vrille du chat, par Back Pocket, et Valhalla par PetriDish – ce dernier spectacle étant également nommé dans la catégorie « Meilleure scénographie », une première pour le cirque. De tout ce joli monde, c’est La vrille du chat (1) qui a emporté la récompense, lors d’une cérémonie tenue au Théâtre National le 23 septembre dernier. « Associer le cirque aux Prix Maeterlinck, c’est refléter l’évolution du secteur lui- même : le cirque est plus que jamais un art hybride qui touche les arts vivants dans leur intégralité », réagissait Aurélien Oudot, membre du collectif Back Pocket, à l’annonce des nominations. « C’est génial de se dire que le cirque n’est plus le petit frère qu’on laisse à la maison alors que le théâtre et la danse vont s’éclater », rigole-t-il. « Le cirque a mûri et j’aime que soit reconnue l’émotion spécifique qu’il amène. » Dans La vrille du chat, tout repose sur le corps des cinq interprètes, sans agrès. L’histoire – quelques instants dans une vie de bureau, rejoués à l’envers, à l’endroit ou au ralenti – se raconte exclusivement par l’acrobatie. « Notre volonté, c’est de trouver le lien naturel qui va de notre recherche technique jusqu’au propos dramaturgique. Tout vient des corps. Il ne s’agit pas de coller un récit comme un prétexte. » La belle réception du spectacle prouve que le pari est gagné : 60 dates depuis la création aux Halles de Schaerbeek, le carton plein cet été au Festival d’Avignon (avec les Doms et « Occitanie fait son cirque en Avignon »), un agenda qui se remplira peut-être jusqu’en Asie pour la saison 2020-2021. Et une nouvelle création ? « Oui, on en parle doucement », sourit Aurélien. « On a envie de continuer à défendre l’acrobatie et l’acro-danse comme un vrai langage de cirque. On a voulu faire un spectacle accessible à différents niveaux de lecture. Nous avons envie de creuser plus loin. Notre choix, c’est le corps seul. On est convaincu qu’il a beaucoup de choses à raconter. On n’a pas du tout envie d’une écriture qui s’excuse de faire du cirque, mais au contraire, de l’affirmer ! »

(1) Lire la critique du spectacle dans le « C!RQ en Capitale » n°18, janvier-mars 2019.
www.lesprixdelacritique.be

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L'auteur.e de l'article

Laurent Ancion

Laurent Ancion est rédacteur en chef du magazine « C!RQ en Capitale ». Critique théâtral au journal « Le Soir » jusqu'en 2007, il poursuit sa passion des arts de la scène en écrivant des livres de recherche volontiers ludiques et toniques. Il est également conférencier en Histoire des Spectacles au Conservatoire de Mons et musicien.